Nouveaux arrivants: une aide d’urgence de 3,5 M$ pour les organismes - New Canadian Media
Un soutien d’urgence pour répondre aux besoins croissants des organismes communautaires qui viennent en aide aux nouveaux arrivants a été annoncé par le gouvernement du Québec. Photo : Tran Mau Tri Tam/Unsplash
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Nouveaux arrivants: une aide d’urgence de 3,5 M$ pour les organismes

Trente-quatre organismes communautaires de la région de Montréal, de Laval, de la Montérégie et de la Capitale-Nationale pourront bénéficier d’une aide d’urgence.

Les organismes communautaires qui viennent en aide aux nouveaux arrivants en situation de précarité pourront compter sur un soutien d’urgence de 3,5 M$ pour répondre aux besoins croissants auxquels ils sont confrontés, ont annoncé le 6 février la ministre responsable de la Solidarité sociale et de l’Action communautaire Chantal Rouleau et la ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration Christine Fréchette.

La somme accordée permettra aux organismes de poursuivre leur action auprès de l’ensemble des personnes qui font appel à leurs services, notamment en matière d’aide alimentaire, d’hébergement, d’habillement et de soutien à la famille.

Organismes visés

Dans une première phase, 22 organismes communautaires pourront bénéficier d’une aide d’urgence de 3 M$ investie par le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale. La gestion du fonds sera confiée à Centraide du Grand Montréal, qui sera soutenu par la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI).

Pour sa part, le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration a annoncé un investissement supplémentaire de 500 000$, destiné à soutenir 12 organismes d’intégration des nouveaux arrivants des régions de Montréal, de Laval, de la Montérégie et de la Capitale-Nationale pour l’aide à la recherche de logement et des séances d’information aux nouveaux arrivants.

Les organismes communautaires admissibles à ce soutien financier d’urgence doivent être déjà soutenus par le gouvernement du Québec, être «significativement actifs» auprès des nouveaux arrivants en situation de précarité Grand Montréal et être dans une situation de crise en raison de la croissance des besoins des personnes en situation de vulnérabilité.

Assurer la capacité de réponse

«Notre objectif est d’aider les organismes communautaires actuellement fortement sollicités à poursuivre leurs actions en leur apportant une aide d’urgence qui leur donnera les moyens de répondre aux besoins d’entraide et de solidarité», a lancé la ministre Rouleau. La députée de Pointe-aux-Trembles a salué du même souffle le travail remarquable des organismes du Grand Montréal qui se mobilisent depuis des mois pour répondre aux besoins accrus des nouveaux arrivants en situation de précarité.

«Notre ministère agit et continuera à agir pour soutenir les personnes et les familles en situation de vulnérabilité et pour soutenir la capacité d’agir des organismes communautaires».

L’investissement du ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale découle du Plan d’action gouvernemental en action communautaire, plus spécifiquement de la mesure visant notamment à favoriser la résilience et l’action des organismes communautaires en cas de situation exceptionnelle.

Offre de services menacée

Le 24 janvier, une coalition regroupant des organismes communautaires montréalais qui viennent en aide aux demandeuses et demandeurs d’asile avait lancé un appel à la mobilisation au gouvernement afin de trouver des solutions rapides à la crise financière qu’ils traversent.

«En ce moment au Québec, les ressources consacrées aux services offerts aux personnes immigrantes et aux gens les plus vulnérables sont étirées au maximum», a renchérit la ministre Fréchette, soulignant que le nombre total de demandeurs d’asile accueilli au Québec a doublé en 2022, comparativement à 2018 et 2019.

«On parle de 60 000 demandes d’asile soumises au Québec et le nombre continue de croître. Nous avons entendu l’appel à l’aide des organismes communautaires qui travaillent auprès de nouveaux arrivants vivant dans la précarité. J’ai entendu que, si rien n’était fait rapidement, ce sont les services offerts par ces organismes qui allaient être menacés».

L’aide financière d’urgence déployée par son Ministère vise à bonifier les ententes actuelles des organismes dans le cadre du Programme d’accompagnement et de soutien à l’intégration (PASI), afin d’assurer la continuité et la qualité de leurs services.

Contribution supplémentaire de Centraide

«Nous sommes très heureux de voir que l’appel des organismes communautaires les plus actifs auprès des nouveaux arrivants en situation de précarité du Grand Montréal a été entendu par le gouvernement du Québec», a pour sa part indiqué Claude Pinard, président et directeur général de Centraide du Grand Montréal.

Précisant qu’il est impératif de diminuer les risques des nouveaux arrivants en situation de précarité de se retrouver en situation de pauvreté et d’exclusion sociale, M. Pinard a annoncé une contribution supplémentaire de 333 000$ au fonds, ce qui représente une augmentation de 25% de l’investissement de Centraide dans le secteur de l’immigration.

«En débarquant à Montréal, les personnes immigrantes et réfugiées ne sont pas au bout de leurs peines. Les organismes communautaires sont responsables de l’essentiel du travail d’accueil; ils méritent que nous les financions à la hauteur de leur expertise», a-t-il ajouté.

Poursuivre le travail

Stephan Reichhold, directeur général de la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI), a salué la rapidité des ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale ainsi que de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration pour mettre en œuvre cette initiative d’aide.

«Des grands défis nous attendent, notamment en matière de logement et d’intégration au travail. J’invite le gouvernement du Québec à se pencher sur les stratégies pour intégrer rapidement, et de façon ordonnée, le bassin inespéré de main-d’œuvre [de demandeurs d’asile]», a-t-il dit, en réitérant l’entière collaboration de la TCRI à cet effet.

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Diplômée en administration des affaires (ITESM, Mexique), enquête et renseignement et journalisme (UdeM), Karla Meza débute sa carrière comme journaliste indépendante en 2019 s’intéressant davantage aux enjeux liés à la migration forcée et aux défis des communautés marginalisées au Canada, au Moyen-Orient et en Amérique latine. Passionnée du storytelling audiovisuel, elle a réalisé et produit un documentaire indépendant portant sur la situation des réfugiés syriens au Liban, ainsi que des courts vidéo-reportages dont un portant sur la résilience des femmes autochtones au Sud du Mexique. Karla Meza est journaliste au comité citoyen chez Métro Média.

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