La francophonie à Edmonton : une nouvelle arrivante Marocaine raconte son expérience - New Canadian Media
Arrivés au Canada en mars 2023, Meryem et son mari ont choisi Edmonton en se basant sur leur intuition. D'après Meryem, à Edmonton ils ont trouvé «une communauté francophone vivante et accueillante.» Photo : courtoisie
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La francophonie à Edmonton : une nouvelle arrivante Marocaine raconte son expérience

Une nouvelle résidente permanente d’origine marocaine trouve sa place à Edmonton, en Alberta.

Meryem, une jeune immigrée marocaine de 26 ans, partage avec New Canadian Media son témoignage sur son intégration en tant que francophone dans la ville majoritairement anglophone d’Edmonton, en Alberta. Elle et son mari sont arrivés au Canada en mars 2023, et ont choisi Edmonton en se basant sur leur intuition, malgré le fait que leur première destination envisagée était l’Ontario. Ils ont été attirés par un coût de vie abordable et une volonté d’établir une vie harmonieuse en français. 

Bien qu’ils aient initialement envisagé l’Ontario, ils ont finalement changé d’avis après de nombreuses recherches. «Notre objectif était de réussir une intégration fluide avec un coût de vie abordable et une communauté francophone active

Les premiers jours à Edmonton ont été consacrés aux formalités administratives, mais le jeune couple a également dû faire face à des défis liés à la différence linguistique. «Le choc culturel a été réel, surtout en raison du passage d’un environnement francophone à une ville majoritairement anglophone,» confie Meryem. Malgré cela, elle a rapidement réalisé que la diversité linguistique était valorisée dans sa ville d’accueil. «J’ai saisi chaque occasion de converser en français avec des clients qui maîtrisaient la langue ou des membres de leur famille. Cette ouverture a été une belle surprise.» 

Francophone, mon quotidien à Edmonton

Meryem admet que comprendre l’accent albertain et s’exprimer en anglais ont représenté des défis initiaux. Au début, raconte-t-elle, il lui était difficile de comprendre les locaux et le fait de ne pas avoir l’habitude de parler anglais dans son pays d’origine a été un vrai handicap, que ce soit pour s’exprimer ou comprendre les autres.

Ingénieur génie industriel, elle dispose d’une expérience axée en gestion de relation client, ce qui l’a beaucoup aidé à décrocher son premier emploi rapidement dans une entreprise de vente. La question linguistique s’invite logiquement même dans le cadre du travail, raconte-t-elle.  «Il y a eu des moments où j’ai dû faire semblant de comprendre lorsqu’un collègue essayait de faire une blague. Un autre collègue m’a demandé d’où j’ai appris l’espagnol, confondant les deux langues. Mais j’ai également été encouragée par leur patience et leur soutien.» 

Interrogée sur la possibilité de déménager au Québec dans le futur, où la francophonie est plus présente, Meryem écarte cette possibilité, non sans conviction. «Nous avons trouvé ici, à Edmonton, une communauté francophone vivante et accueillante. La diversité linguistique est célébrée, et notre identité francophone est respectée. Nous sommes fiers de contribuer à l’enrichissement de cette diversité

Meryem et son mari à Edmonton, Alberta. Photo : courtoisie

L’histoire de Meryem démontre que même dans une ville où la francophonie est minoritaire, il est possible de s’intégrer et de célébrer sa langue et sa culture. Meryem et son mari ont trouvé à Edmonton une communauté francophone vivante qui a contribué à leur sentiment d’appartenance.

Meryem encourage les francophones à considérer Edmonton comme une destination d’immigration, en soulignant que malgré les défis initiaux liés à la langue, la ville offre de nombreuses opportunités d’intégration et de croissance personnelle. Elle conclut en disant :  «Je suis fière de pouvoir vivre en français ici à Edmonton, et je suis reconnaissante envers cette ville et sa communauté pour leur ouverture d’esprit et leur respect envers ma langue et ma culture

La Francophonie menacée?

Si Meryem et son mari ont choisi avec conviction de s’installer dans cette province de l’ouest du Canada, on peut  constater que la francophonie est en recul dans la région. Selon les données de Statistique Canada, la population ayant le français comme langue maternelle en Alberta  a reculé de 1,9% en 2001 à 1,5% vingt années plus tard. Un constat qui s’applique sur l’ensemble du territoire canadien où la francophonie a baissé de 2,2 points lors des deux dernières décennies, passant de 23,6% à 24,4%. Parmi les treize provinces et territoires, seul le Yukon affiche des chiffres à la hausse.

Selon L’agence La Presse Canadienne, le gouvernement libéral du Canada a annoncé le 26 avril 2023  son intention de développer une nouvelle politique sur l’immigration francophone afin de favoriser la croissance de la langue française dans le pays. Dans le cadre d’un plan d’action quinquennal sur les langues officielles, le Canada souhaite recruter des travailleurs bilingues en provenance d’Afrique, d’Europe, du Moyen-Orient et des Amériques, et les attirer vers les communautés francophones en situation minoritaire. 

En Alberta, toujours selon Statistique Canada, les immigrants importent principalement les langues de l’Asie du Sud, comme le malayalam, l’hindi, le pendjabi  ou le gujarati. À Edmonton et Calgary, la deuxième langue la plus parlée à la maison après l’anglais est le pendjabi.

La politique du gouvernement fédéral vise également à recruter des enseignants francophones afin d’améliorer l’accès à l’éducation en français dans ces communautés. Face à la pénurie de travailleurs bilingues, le gouvernement s’engage à allouer les ressources nécessaires pour soutenir les efforts d’immigration à long terme.


Cet article est le premier dans une série sur l’ état de la francophonie en Alberta. 

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Mohamed Berrada

Mohamed est un journaliste francophone qui a récemment immigré du Maroc au Canada. Dans son pays d'origine, il a plus de huit ans d'expérience dans le journalisme et la communication. Il a commencé sa carrière comme journaliste de production à Medi1TV et Luxe Radio, avant de rejoindre le groupe OCP, leader mondial sur le marché des produits fertilisants phosphatés, en tant qu'attaché de presse international. Il a également travaillé à la rédaction de Telquel, le plus célèbre magazine imprimé du Maroc. Avant de venir au Canada, Mohamed a travaillé comme pigiste, notamment pour SNRTNews.com, le média numérique de l'État. Mohamed est diplômé en sciences politiques et en relations internationales et a étudié à l'EGE de Rabat (Maroc), à l'université Virginia Tech (États-Unis) et à l'IEP d'Aix-en-Provence (France).

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